Hommage à Henri Gagnon (1920-1978) aquarelliste

Henri Gagnon (1920-1978)

La Bourse des peintres, in Écho de la finance, 29 janvier 1965

Edith Richaud présente… Henri Gagnon - Aquarelliste

La première fois que je me rendis à l’atelier d’Henri Gagnon, ce qui me frappa en tout premier, c’est un livre qui, entrouvert sur une table, témoignait d’une lecture récente.
Cet ouvrage était le « Journal de Samuel Pepys ». Insolite sujet britannique, fils d’un tailleur et parent de Sir Edouard Montagu, curieux des mœurs de son temps, fin observateur de la ville et de la Cour, Samuel Pepys écrivit ses « Mémoires » en caractères secrets qu’on n’est parvenu à déchiffrer qu’un siècle et demi après sa mort.
Henri Gagnon, de ce fait, me parut, lui aussi, un personnage curieux, et ses aquarelles, car il est essentiellement aquarelliste et graveur, me semblèrent habitées par des personnages du passé. Entre les feuillages d’automne de ses paysages, ou les fonds limpides de ses lacs, je ne sais quelles fées surgirent devant moi.
Fées bénéfiques évidemment, car tout chez Henri Gagnon respire la joie que donne la nature qui vit et qui vibre sous le moindre souffle du vent.
Henri Gagnon est né en 1920.En 1940, il a vingt ans, il expose déjà à la Nationale qui le verra trois années consécutives.
Puis ses expositions se succédèrent. Salons des peintres médecins et accrochages dans les galeries, ce qui lui vaut de figurer dans de nombreuses collections à Paris, Londres, Cologne, Lausanne, Saint Louis (Collection Mac Elroy), Kansas City (coll. Cole), Toronto, etc.
Sans doute influencé par Corot, Harpignies (il fut d’ailleurs l’élève d’un disciple de ce maître), et l’Ecole de Barbizon, il se passionne pour les bords se Seine, la campagne et les villages de l’Ile-de-France.
Son dessin est juste, sa couleur légère, il rend l’Ile-de-France sous sa vraie lumière, il lui donne toute sa sensibilité en y ajoutant une note personnelle qui est loin d’être négligeable.
Un peintre à suivre de très près.

[illustrations : Lac d’Aiguebelette – Saint-Cyr-sur-Dourdan].

--------
Henri Gagnon : les ressources de l’aquarelle (Galerie H. Tronche, Paris) in Arts, 12 novembre 1953.
Ce médecin de 35 ans expose pour la première fois. Il a utilisé au maximum les ressources de l’aquarelle : blancs et transparence. Son pinceau indique rapidement, avec une grande fraîcheur, la coque du bateau et les irisations de l’eau.